1. |
Mistral perdant
05:31
|
|
||
Ce soir la lune rêve avec plus de paresse
Ces divans profonds qui seront nos tombeaux
L'histoire nous comptait des cieux plus beaux.
Son teint est pâle et chaud;
la brune enchanteresse
Nos deux cœurs resteront deux vastes tombeaux,
Grande et svelte
Telle une chasseresse,
Nos deux esprits étaient pourtant des miroirs jumeaux.
Que ce soit dans la nuit ou dans ta solitude
Tu trouveras ma place vide
Loin des sépultures célèbres,
Se développe leur indifference
Balayant mille ans et d'efforts et de sueurs
Crevard et vautour, montre ton vrai visage !
Quand chez les débauchés l'aube blanche est vermeille
Au fond d'un palais de marbre noir
L'esprit, vierge, mais drapé de guenilles
Comme un long sanglot, tout chargé d’adieux
|
||||
2. |
Soeur d'armes
05:16
|
|
||
Nul n’entendait gémir l’éternelle victime,
Livrant au monde en vain tout son cœur épanché;
Mais prête à défaillir et sans force penchée,
Il appela le seul — éveillé dans Solyme:
«Judas! lui cria-t-il, tu sais ce qu’on m’estime,
Hâte-toi de me vendre, et finis ce marché:
Je suis souffrante, ami! sur la terre couchée…
Viens! ô toi qui, du moins, as la force du crime!»
(Gérard de Nerval)
Pourtant, s’il faut qu’un jour, à force de revers,
Moi qui m'épuise à éviter les faux pas
Craignant les jours qui ne sont pas encore,
Et trouver, la muse, dont mon amour rêva.
Toi qui fuyait ton royaume de Sodome et Gomorrhe
De ces nobles nymphes qui restent encore prisonnières
Ne brûle que cette flamme
Aujourd’hui si calme et non moins ardente,
Et parmi elles, cette sœurs d'arme
Glorieuse et charmante,
Mais moi j’ai tiré la flèche d’or des rois
Ô Ciel, ô Dieu, ait pitié de cette âme anxieuse!
Ah! Je t’admirais que trop,
le ciel me le reproche,
Dieu ne peux plus luire de lui-même
Un avant gout d'éternité
|
||||
3. |
Saisons nouvelles
05:58
|
|
||
En nage, mon pas est lourd depuis que je traîne ce cadavre,
J’aspire maintenant à des saisons nouvelles,
Traversant les forets de béton
Funèbre et spartiate que le vent malmène
En T-shirt noir, évitant le soleil
Entre la pisse et les tags
Un décor disgracieux
Fuyant le ciel et les vagues
Mais jusqu'au bout, victorieux !
Je vois se dérouler ces rivages heureux
Sur ta rade où se meurent des galions géants.
Spectateur absent des théâtres joyeux,
À vouloir sombrer dans les océans
Il méprisait le monde,
Il reniait les cieux,
«Tout est chaos !» 36 ans et toujours deter
Et mes yeux saignent, altérés de la lumière !
Pleure ! Dans tes bois du nord
Fier ! De tes corpse paint et tes clous
Aux armes ! Et ris toi de la mort
Et bats-toi, tel un loup
Plus de croix inversée, plus de cierge larmoyant
Et ce cœur sans saveur que rien ne palpite
Ton 666 s'écaille, et ton enfance brûle
Seul dans ton armée, Le roi est nu !
|
||||
4. |
Aux racines du ciel
05:36
|
|
||
Mon corps me lance telle une écharde dans la main qui s'accroche à ma peau comme les ronces au grillage,
Je sais interpréter les signes qui prédisent la fin :
le soleil glisse et j'assiste à mon déclin.
En face, la montagne qui noircie me rappelle mon enfance
Le soleil est trop lourd pour ne pas sombrer derrière.
Je me revois tourner au son d'un graïle, rallié les grands dans ces bals que l'on danse dans ces rondes bien d'ici, dont voici la dernière
Perverti par un monde que je n'ai pu changer, altéré dans mon égo je ne quitte qu'un siècle étriqué qui se resserre comme un étaux.
Et c'est lourd de regrets que tombent mes adieux.
Mes yeux me brûlent d'avoir trop pleuré.
Le soleil joue à cache-cache, ses rayons se fissurent
ma vue se trouble, les nues se vident et je les vois céder aux litanies.
Dans le flou il n'y aura ni secours ni issue
lorsque glissent mes yeux dans les cieux de l’Occitanie.
Aux racines du ciel,
Et pardonnez-moi tout ce que je n'ai pas accompli
ma lâcheté, ma paresse, mon marasme et mon apathie.
Je lève un verre à cette vie incomprise
Et descelle dans la mort son regard complice
Je m'en vais partager le pain des regrets à la tablée de mes aïeux
Boire le vin des scrupules jusqu'à la lie
et le souvenir tari de ces sirops à l'anis
pour enfin dire Adieu, à mon païs
|
Streaming and Download help
If you like Hilde, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp